Bonjour les amis !
Si j’ai écrit cet article à propos du mouvement des gilets jaunes, c’est qu’il n’est pas seulement un fait divers. Nous devons l’admettre : l’ampleur de celui-ci donne l’idée de renverser le pouvoir actuel à de nombreux citoyens. C’est ce que nous entendons, en tous cas, sur les réseaux sociaux. Certes, nous n’en sommes pas encore là ! Mais au moins, il nous indique que le moment de penser concrètement à changer nos institutions arrivera peut-être bientôt…

Dans un premier temps, les gens se sont rassemblés pour exprimer leur détresse, leur colère, leur rage…à cause :

  • De l’injustice sociale grandissante : la misère d’un côté et la richesse de l’autre, de plus en plus insolente…
  • D’un manque flagrant de représentation politique : les dirigeants ne défendent pas les intérêts de la population, notre système électoral est dépassé, la droite, la gauche, les partis politiques, l’assemblée nationale, les politiciens professionnels, tout cela est périmé. Les conflits d’intérêts sont permanents, les élus sont clairement achetés par les lobbyistes et s’accrochent au pouvoir, à leur propres richesses ; notre constitution actuelle élimine toute possibilité de donner le pouvoir au peuple ; la démocratie directe n’existe pas… C’est une grande duperie, une hypocrisie.

Gilets jaunes à Paris (décembre 2018 – LCI)
Comme je le dis souvent en conférence, nos représentants politiques sont les gardiens d’un système destructeur, à bout de souffle. Et ce système tient debout grâce à une croissance économique sans fin, provoquant toujours plus d’injustices sociales, empoisonnant les gens, détruisant les écosystèmes, et créant toujours plus de souffrance pour les animaux, réduits à l’état d’aliments.
Les esclaves-ouvriers du 19ème siècle ont clairement été transformés en esclaves-consommateurs aujourd’hui, pour doper toujours plus cette folle croissance. D’un côté il y a la haute finance et les grands industriels qui broient la planète, de l’autre les esclaves consommateurs que nous sommes, conditionnés à nous empoisonner, à acheter toujours plus, en étant exploités de toutes les manières, enchaînés et immobilisés par les crédits et les lois.
Alors oui, nous sommes aujourd’hui de simples con-sommateurs, des esclaves modernes appelés aux urnes tous les 5 ans pour élire un Président formaté pour conquérir le pouvoir et défendre le système. Nos élus n’ont aucune proposition à faire à leur peuple, car ils ont fait allégeance à ce système. Les pleins pouvoirs, ce sont la haute finance et les lobbies industriels qui l’ont. Pas nos élus, qui ne sont que des pantins.
Emmanuel Macron en France, ni plus ni moins que les autres, est un Président sans vision, sans proposition, sans pouvoir. Mais loin de moi l’idée de l’accabler ici. Parce que le problème est là : il nous représente très bien. Notre souci majeur n’est pas un souci de PERSONNE, mais d’institution.
Tant que nous élisons des marionnettes sans vision tous les 5 ans, nous validons cette constitution, cette république, ce mode de représentation. Tant que nous mangeons à leurs râteliers en tant que supers-consommateurs, tant que nous gobons les miettes qu’ils nous donnent, tant que nous applaudissons leurs programmes TV abrutissant, tant que nous les laissons piller la planète et massacrer les animaux d’élevage pour les dévorer à bas prix, tant que nous acceptons la dictature des lobbies pharmaceutiques s’enrichissant grâce à nos cancers, nos diabètes, nos maladies cardiovasculaires, il n’est pas juste d’être mécontent du Président. C’est le gardien de ce système, et il semblerait que nous apprécions ce système, au point d’en faire partie.
A moins que… A moins que nous n’en voulions plus ? Mais alors que voulons-nous, à la place ?
Cette Constitution, aujourd’hui, protège les puissants. Tant sur le plan européen que français. Tous les 5 ans, nous élisons des défenseurs/euses du système, et notre rôle s’arrête ici. Nous sommes clairement manipulés. Notre façon de fonctionner est périmée au regard de notre capacité de réflexion et de communication sur internet : nous voulons décider nous-mêmes de nos vies.
Il est infantile d’être ainsi représentés et pilotés par de tels gardiens du système : ils sont seulement les défenseurs et les fusibles des plus riches, qui pillent la planète et empoisonnent les citoyens : peut-être est-il temps, en effet, de nous diriger nous-mêmes. Donner un blanc-seing tous les 5 ans à des Présidents/es nous mène invariablement à la déception, au désespoir, avec l’impression d’être volés et pris pour des idiots.
Alors oui, c’est peut-être le moment de monter, tous ensemble, notre niveau de conscience politique.
Mais il serait tragique et totalement inutile, voire pire qu’avant, de nous saisir du pouvoir politique sans élever également notre niveau de conscience spirituel.
En effet, la politique n’est pas suffisante : elle n’est qu’un outil, un moyen d’organiser notre cité. Je pense aujourd’hui que le plus important est notre niveau de conscience spirituel. Si nous demeurons toujours aussi égoïstes, consommateurs, aveugles et indifférents à la souffrance des autres, animaux ou humains, si nous continuons de nous désintéresser du désastre écologique qui va tous nous submerger (je parle du dérèglement climatique, de la sixième extinction de masse des animaux, des océans qui se meurent, de la déforestation…), rien ne changera fondamentalement. Le peuple aura le pouvoir, et alors ? Le Titanic continuera de sombrer, et sur le pont, nous crieront tous « victoire ! » ?
Notre navire humain est en plein naufrage. Si la prise de conscience n’est pas profonde et générale, nous coulerons tous ensemble. Riches, pauvres, animaux et écosystèmes.
Nous devons comprendre que nous faisons partie d’un grand Tout, dans tous les sens du terme. Nous devons avoir conscience que nous sommes tous, humains, animaux, planète, broyés par cette machine qui a cadenassé le monde. À cette échelle, c’est inédit dans l’histoire de l’humanité. Aussi, notre prise de conscience et notre élévation doivent être extraordinaires, sans commune mesure. C’est de l’amour, de l’altruisme, de l’éveil et de la fraternité qu’il nous faut injecter de toute urgence, tous ensemble, dans ces mouvements de libération. La révolte, la violence, la prise de pouvoir, l’intelligence politique, la justice sociale ne seront pas suffisantes, sans conscience.

Une révolution politique sans révolution spirituelle nous mènera à notre perte

Nous ne pouvons plus tenter de comprendre le monde et faire de la politique avec un point de vue matérialiste, uniquement. La répartition des richesses, le partage des biens communs et des moyens de production sont nécessaires, certes. Mais une révolution politique sans révolution spirituelle ne mènera qu’à un déplacement des oppressions, comme cela s’est toujours passé dans l’histoire. Le juste replacement de l’être humain dans le cercle du vivant, pourrait nous permettre de franchir un cap inédit dans l’histoire de l’humanité.
Vous voyez… Croire que la justice serait automatiquement appliquée si nous prenions le pouvoir, nous les citoyens, est très naïf. Nous n’en avons AUCUNE garantie. Car la justice sans amour, n’est que l’application froide d’une morale et d’une éthique temporaires.
Nous sommes conditionnés, aujourd’hui, à exploiter les autres : les animaux, les écosystèmes, les populations étrangères : autrement dit, les plus faibles ou les plus éloignés de nous. Pourquoi sortirions-nous si facilement de cette folie ? Il nous faut, à force d’échanges, de dialogues, de débats, se défaire de ce conditionnement, et comprendre que seule une vision harmonieuse des êtres humains avec le reste du vivant, pourrait – peut-être – nous faire éviter le pire.
Alors oui, sur le plan politique :
Exiger des Référendums d’Initiative Citoyenne (RIC) pour révoquer le Président et écrire notre propre constitution, a du sens. A contrario, obtenir seulement la démission du Président et dissoudre l’assemblée nationale ne mèneront de toute façon à rien. C’est le système que nous devons changer. Pas seulement le nom du Président. Aujourd’hui, imaginez que nous obtenions la dissolution de l’assemblée nationale, et que l’extrême-droite arrive au pouvoir : qu’aurons-nous gagné ? Rien, sinon de la violence supplémentaire, de la division, et encore un frein à notre montée de conscience.
Refondre totalement la Constitution est sans doute une nécessité pour nous sauver. La constitution, c’est le texte-socle de notre société, sur lequel s’appuient toutes nos règles, toutes nos lois. Mais cette fois-ci, ce ne serait pas aux politiciens professionnels, d’écrire NOTRE Constitution. Eux sont disqualifiés, car ils sont plus ou moins achetés par les possédants, et veulent conserver leurs postes, leurs carrières. Ce serait nous tous, organisés en assemblées constituantes, qui devrions l’écrire. Nous pourrions imaginer des assemblées dans chaque département, reliées entre elles, pour converger ensuite vers une grande assemblée à Paris. Je ne sais pas si cela arrivera, mais dans l’idéal, il faudrait effectivement changer complètement notre façon de faire. Ceux qui veulent le pouvoir ne devraient pas piloter ce travail. TOUT LE MONDE devrait pouvoir y participer, pas spécialement les dirigeants d’entreprise et les professionnels de la politique ; nous avons vu ce que cela donne : notre progrès, nos industries, notre économie et notre science se sont développés sans conscience. Les possédants et les dirigeants, avec notre soutien actif ou inactif, nous ont menés à la faillite planétaire. Une véritable Constitution devrait inquiéter ceux qui sont au pouvoir, avec un vrai système de contrôle et la possibilité de révoquer les responsables n’importe quand ; car oui, nos représentants politiques devraient être là pour rendre service au peuple et à la Terre, non pour se servir du pouvoir afin de s’enrichir et faire carrière. Elle devrait aussi donner la possibilité à chacun d’entre nous de participer aux prises de décision. Nous devrions créer nous-mêmes les lois, et décider de la conduite de nos vies (pour cela on peut même imaginer le principe du tirage au sort, comme certains l’expliquent, pour une partie des assemblées législatives, par exemple…)
Dans tous les cas, dès à présent, nous devrions inviter les acteurs politiques actuels et les syndicalistes à cesser ces vieilles habitudes partisanes qui ne font plus rien avancer, avec cet éternel clivage gauche-droite et ces machines bureaucratisée, formatées seulement pour gagner des élections. Ce temps est révolu.

Nous fonçons vers un crash planétaire

Nous devons changer de paradigme. Dois-je rappeler que nous fonçons vers un crash planétaire ? Autrement dit, notre effondrement. Lors de l’année 2017, nous avons battu tous les records d’émission de CO2. Bientôt, nous n’aurons plus de maison. Notre civilisation se cassera la figure probablement. Il ne sera plus question de pouvoir d’achat, mais de survie. Nous détruisons le vivant, nous massacrons 1 000 milliards d’animaux par an sur la planète pour les dévorer, et nous tombons malades parce que les industries nous font manger de la nourriture transformée pleine de pesticides, de la viande, des produits laitiers… En attendant, les hôpitaux sont remplis de cancéreux, de diabétiques, d’obèses et de malades du cœur.
Voici un autre exemple flagrant, qui illustre la folie de notre système : 97 % des mouvements financiers sont spéculatifs, afin d’enrichir toujours les plus riches. Ces mouvements sont pilotés par des robots, qui prennent les décisions à la nanoseconde ! Cet « argent qui fait de l’argent » n’a plus de sens ! Celui-ci ne contribue même pas à l’économie réelle ! Quand allons-nous interdire ces folles transactions, ou au moins les taxer fortement, afin de les réduire et financer des projets intelligents ?
Mais nous devons tous faire notre autocritique : si ce désastre s’amplifie chaque jour, c’est que notre niveau de conscience général est très bas : au niveau de notre ego. Et justement, j’ose penser que cette période, celle de l’ego, nous n’en voulons plus. Si nous nous hissons au-delà de nos egos, alors nous entamerons un nouveau cycle, florissant, en harmonie avec nous-même et tout le reste du vivant.
Pour cela, nous devons nous éduquer par nous-mêmes, et ne plus rien attendre de l’état et de l’école. Il faut se responsabiliser à l’échelle individuelle, familiale, communautaire, associative, dans tous les domaines : la santé, l’alimentation, l’agriculture, l’éducation, la politique, la spiritualité… Notre école actuelle crée des citoyens soumis, obéissants, conditionnés. Nous ne sommes pas éduqués comme des citoyens libres de choisir leur condition, en pleine conscience. On nous apprend seulement, depuis que nous sommes enfants, à suivre les règles d’un système nous menant au crash. Personne ne nous apprend jamais à créer nos propres lois, à prendre de véritables décisions. Au contraire, on nous conditionne seulement à désigner nos maîtres, qui font les lois à notre place…en nous faisant ânonner depuis tout petit : « les élections, c’est la démocratie ! » Ce n’est pas un suffrage universel que nous avons, ce n’est pas une démocratie réelle. Nous ne pouvons même pas décider de révoquer simplement un élu du peuple ! Avec cette Europe qui défend les riches, nous n’avons même pas la possibilité d’exiger un référendum à NOTRE initiative. C’est étonnant pour une soi-disant démocratie ! Nous devons cesser cette infantilisation datant d’une autre époque, et faire le maximum pour obtenir de la démocratie directe. Pour cela, nous devons prendre nos responsabilités. Il est nécessaire de se désintoxiquer de la propagande des états actuels, et créer de véritables assemblées démocratiques (c’est-à-dire des assemblées constituantes).
Avant de conclure, je tiens, de toutes mes forces, à rappeler la vérité suivante : le destin des animaux, des êtres humains et de la planète sont intimement liés.
Pour cette raison évidente, il est crucial de remettre en question notre modèle agricole, la monoculture intensive qui est dépendante des pesticides, des herbicides, des fongicides ; l’élevage des animaux, qui détruit la planète ; la pêche intensive, qui tue les océans ; la production gigantesque de plastiques, dont nous sommes tous utilisateurs… Nous sommes obligés également de remettre en question notre façon de produire et de consommer l’énergie, ainsi que notre façon de nous nourrir. C’est une question de bon sens et de survie. Aujourd’hui par exemple, l’on sait que manger de la viande et des produits laitiers accélère non seulement le dérèglement climatique, mais fait souffrir inutilement les animaux, tout en nous rendant gravement malades. Les industriels et les dirigeants politiques font tout pour nous cacher cette vérité. Mais il faut que nous, les citoyens, la regardions en face, et changions radicalement notre façon de vivre, pour proposer un avenir à nos enfants.
Gardons en tête également que nous devrions créer et organiser une internationale des citoyens, afin de dépasser la machine et les intérêts des plus riches, au niveau mondial. Car penser nationalement est stérile : le problème étant planétaire, la solution sera planétaire.
Le pays qui commencera sa révolution politique et spirituelle sera observé et suivi par les autres.

Nous ne sommes pas des victimes

Pour espérer changer de période, encore faut-il ne pas nous perdre dans la colère, en nous plaçant comme les victimes du Président, des riches ou des étrangers, sans quoi nous verrons l’extrême droite, le populisme, le nationalisme envahir nos esprits, tirant notre niveau de conscience vers le bas. Rien ne changera alors.
La vérité, c’est que nous avons les responsables politiques que nous méritons. Il ne faut pas leur en vouloir. Il s’agit seulement de leur dire : « merci, maintenant c’est fini, nous nous prenons en main. Nous n’avons plus besoin de vous ».
Surtout, il ne faut pas céder à la folie de vouloir toujours plus de croissance. Détruire, à force de villes, d’usines, de routes, de champs pour nourrir les bêtes, ce qu’il reste d’animaux sauvages et de nature, nous rendra coupables d’achever notre monde.
Alors oui, agissons. Oui, mettons fin à cette société de privilèges. Mais rappelons que c’est en nous élevant et en nous unissant dans la sagesse que nous y arriverons, pas en faisant tomber des têtes pour mieux continuer de consommer. Nous devons avoir une VISION, et la nourrir sans cesse.
Ma conclusion est celle-ci : OUI, exigeons un Référendum d’Initiative Citoyenne pour révoquer le président et créons nous-mêmes, citoyens, une Constitution nous donnant le pouvoir de décider de nos vies. Chiche !
Mais mettons aussi de la spiritualité dans nos pensées, nos actions, nos décisions. Comprenons que nous faisons partie d’un tout, et que la politique ne doit plus être coupée de l’amour, de la fraternité, de la bienveillance à l’égard de TOUT le vivant. La paix mondiale en dépend.
Pensons avec notre cœur, unissons-nous, élevons-nous pour les autres.
Pour les êtres humains, les animaux, et la Planète.
Merci
Je vous aime. Guillaume Corpard (13/12/2018)