Everything’s Under Control (2013)

Si la force musicale de Everything’s Under Control capte d’emblée l’attention, ses textes méritent une lecture à part entière. Guillaume Corpard y déploie une écriture poétique, acérée, souvent prophétique, à la frontière du manifeste et du cri intérieur. Dans The Bill, il s’adresse directement à ceux qui gouvernent le monde : « You let the world fall into destruction / And you want me to listen to you. »

Avec Safe Life, c’est la sécurité rassurante mais vide du monde moderne qui est visée : « He has a good wife, a good god, a good dog, a good roof… Safe day, safe night, safe life, safe end… »

D’autres textes plongent dans la métaphore pure, comme The Worm in the Field, ou encore Will We Truly Love the World ?, un hymne aux générations futures. Les textes de cet album s’inscrivent dans une forme de littérature musicale engagée — entre urgence, introspection et appel à la conscience.

My Life’s a Cage occupe une place à part dans l’album. Cette chanson est devenue, au fil du temps, un hymne incontournable du combat pour les animaux. À travers une structure simple, une mélodie poignante et un texte sans détour, Guillaume Corpard y donne voix à la détresse des êtres vivants enfermés, exploités, oubliés. C’est un cri du cœur, une supplique, mais aussi un appel à la conscience et à l’action. Reprise dans les milieux militants, diffusée lors de rassemblements, la chanson touche au plus profond et dépasse le cadre musical : elle incarne un engagement sincère, viscéral, porté par l’émotion brute et la tendresse pour le vivant.

The Worm in the Field est sans doute le morceau le plus spirituel de l’album. Dans une montée musicale progressive, presque liturgique, Guillaume Corpard y exprime la blessure existentielle d’une humanité à genoux, cherchant une lumière dans la pénombre. Il écrit : “You’re like a worm in the field / Like a blind child in a cave / Heaven, heaven, heaven / Searching for you / We’re all searching for you”.
À mesure que les voix s’élèvent, le titre prend une dimension presque sacrée, comme un appel à Dieu. Un cri intérieur enveloppé de clarté noire.

Let’s Spend the Day Like We Wanted, à l’opposé, est un souffle de lumière. Véritable ode à la liberté, à la joie simple, à la reconnexion à soi et aux autres, ce morceau est devenu culte auprès du public. Porté par un clip fort et poétique, il évoque la possibilité d’une journée sans masque, sans peur, juste vécue pleinement. Une respiration dans l’album, un élan du cœur libre.

Joyful Day est l’un des titres les plus lumineux et emblématiques de The aiM. Derrière sa rythmique entraînante en trois temps et ses mélodies solaires, se cache une déclaration d’intention : célébrer la vie, sans renier les blessures du monde. Dans une époque marquée par le chaos, les doutes et les luttes intérieures, ce morceau propose une alternative : l’élan joyeux comme acte de résistance, la tendresse comme radicalité.

Avec sa voix claire et habitée, Guillaume Corpard y incarne une forme de sérénité combative, refusant le fatalisme mais regardant la réalité en face. Joyful Day, c’est une chanson pour danser avec lucidité, une lumière qui n’est pas naïve mais choisie, chaque jour, comme une manière d’aimer encore plus fort.