Emergency est un cri. Celui d’un monde en déséquilibre, d’une humanité en quête de sens, d’une jeunesse déroutée qui cherche encore ses racines. Mais ce cri n’est pas seulement désespéré. Il est lucide, brûlant, urgent — et porteur d’un espoir incandescent. Guillaume Corpard, explore les fractures de l’être, les élans de l’âme, les quêtes invisibles et les cris d’alerte. C’est un disque de combat – mais un combat intérieur, poétique, métaphysique, existentiel.

Le voyage commence avec Matches on the Ice, un chant d’insoumission. C’est la voix de celles et ceux qui refusent les chaînes invisibles, qui ne veulent pas jouer sur la glace d’un monde absurde. Le morceau est tendu, rythmé, engagé. Dans You’re the Monkey, l’album prend même un ton plus frontal : critique acerbe de la société de consommation, des mensonges modernes et de notre soumission volontaire. Cette chanson dénonce notre acceptation passive d’un système qui broie nos rêves. Elle interroge : « Did your dreams die ? Did your dreams go by ? » Et pourtant, quelque chose demeure… « It’s somewhere in you. » Guillaume interpelle les nouvelles générations. Comme une gifle bienveillante, une convocation au courage.

Avec New Days, l’album prend une teinte plus lumineuse. Hymne au renouveau, à la sortie de la nuit, ce titre phare est un manifeste personnel. Guillaume y dépose son passé, et choisit de vivre. C’est sa rédemption. Un morceau de bascule, d’espoir debout.

Star! éclaire d’un autre feu. Plus éclaté, plus exubérant, ce morceau sonne comme un réveil cosmique, un appel joyeux au surgissement, à la lumière intérieure. Une étoile dans la brume, une étincelle joyeuse.

Where Are the Spirits ? adoucit l’album, comme un murmure spirituel : piano, guitare slide, voix nue. C’est une quête, une prière lancée dans l’univers : « Where are the spirits? Where are you? » Dans ce monde qui semble avoir perdu la mémoire du sacré, ce morceau interroge nos désillusions, mais aussi notre désir d’un au-delà, d’une présence, d’une lumière.

Coming Youth est un morceau rock emblématique de l’album, mêlant puissance et tendresse. Guillaume l’adresse à sa mère, dans un geste d’amour et d’encouragement. Ce n’est ni une plainte, ni une nostalgie, mais un souffle d’espérance : garder la force d’agir, de croire, de rester vivante — malgré les rides, les désillusions, les années qui passent. C’est un appel doux et fort à ne pas abandonner l’élan intérieur : “You’re shining brightly and this world is yours! Go! Go! Go! Nobody will steal your coming youth!”

Welcome Inside bascule dans la métaphysique pure. La chanson interroge l’absolu, les mystères, la foi, le doute. Elle ne prétend rien savoir, mais elle ose regarder vers l’essentiel, la Source, en criant face au Ciel.

Springs to Come est la ballade du printemps. Guitare-voix, duo apaisé, cette chanson est un refuge. L’amour passé n’était pas vain. Les graines semées porteront un jour. C’est un “merci” murmuré à travers les saisons et les siècles.

The Clearing est la traversée de la forêt. Les arbres nous parlent, nous apaisent, nous guident. La nature devient thérapeute. Ce titre rock est comme une clairière qui ferme une errance. Ici, la nature est guide. Loin des dogmes, loin des héros, les arbres nettoient la mémoire, aident à comprendre qui nous sommes. Pas de miracle, mais une flamme : “Just a dancing flame under kind and lonely stars.” The Clearing ouvre la voie à une renaissance possible, un espace de paix après la confusion.

Le morceau Are the Ummits back? s’aventure sur un terrain plus étrange, entre science-fiction et métaphore existentielle. Le contact extraterrestre y devient le symbole d’un questionnement profond sur l’origine, le destin, et l’éveil potentiel de notre espèce.

Emergency est donc un album engagé, onirique, politique et métaphysique. Il explore les tensions de notre époque tout en gardant la foi dans l’intelligence du vivant, dans l’élan du cœur, dans les jeunes qui arrivent. Un manifeste musical pour celles et ceux qui refusent l’effondrement silencieux, et qui, malgré tout, avancent — avec leur vérité, leur musique, et leurs rêves encore vivants.

Are these my angels
Who gave me these few words :
“Nothing never ends,
Nothing’s ever late”?