Automnes

Automnes est un album de l’ombre, du souvenir, de l’adieu, mais aussi du souffle qui reste malgré tout.

Il explore la perte, les regrets, l’amour à bout de souffle, la mort omniprésente – et pourtant, une infinie tendresse y circule, comme une brume douce sur la ville.

Mon amour, Reviens, Malheureux, Ta dernière compagne… autant de titres qui touchent à l’intime, à l’amour effondré, à la solitude nue. On y entend des cris étouffés, des attentes de lettres (Letter from China), des promesses que l’automne balaie, des espoirs recroquevillés sur eux-mêmes. Dans Étrange nuit, c’est le monde lui-même qui chancelle, entre effondrement sociétal et guerre intérieure. Dans Les tombeaux de novembre, ce sont nos morts qui parlent, nos fantômes qui errent, nos existences suspendues.

Et pourtant… une humanité bouleversante persiste. On y pleure sans larmes (When you cry), on appelle, on regrette, on aime malgré tout.

Automnes est un album pour ceux qui ont vécu, perdu, aimé. Pour ceux qui savent que même les adieux peuvent contenir de l’amour. C’est un cri retenu, un souffle d’après. Un disque qu’on écoute seul, les yeux dans le gris, avec peut-être un peu d’espoir encore – au bord de la voix.

Et puis vient la dernière chanson.

Heureux n’est pas une pirouette. C’est un retournement intérieur. Une façon d’affirmer, sans nier l’ombre :

« J’voudrais leur dire qu’il y a de l’amour en automne… »

Cette dernière plage musicale, plus lumineuse, laisse filtrer la tendresse, l’émerveillement et la joie d’exister, même fragile.

C’est l’amour qui reste, malgré les chagrins. C’est la beauté d’un rayon d’automne entre deux pierres froides.

Automnes se referme ainsi, non pas dans le désespoir, mais dans un murmure : « C’est pour ça que je suis là… »

Juste en face du clocher, de l’autre côté du vieux mur sale,
Les tombeaux de novembre.

Sous la pierre, il y en a un
Qui n’arrive pas à sommeiller.
Il se demande ce qui aurait pu se passer…